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Ces années là...

On dit souvent « c’était mieux avant » parce qu'on ne se souvient que du meilleur.

 Les souvenirs prennent une étrange couleur quand on essaie de les rattraper.

 

N’empêche.

 

Laissez-moi vous écrire un message personnel…

 

Ces années là…

 

On partait à l’école, la clé autour du cou,

 Les parents fumaient dans la voiture en écoutant Ferrat,

  Ils découvraient la fondue bourguignonne et les sports d’hiver,

 La troisième chaîne et la télé en couleur.

 On portait des sous-pulls marron ou vert pomme,

  Qui brillaient et qui craquaient quand on les retirait.

  

Ces années là…

 

On passait nos vacances dans une vieille maison près de l’église,

On jouait aux billes dans la rue, assis sur le bitume,

Et les serins chantaient dans leur petite cage bleue,

 Tandis que Bernard Hinault gagnait le tour de France.

 

A Pâques, devant le Petit rapporteur,

 Après le gigot et les mogettes,

 On mangeait des gâteaux à la crème au beurre.

 

Ces années là…

 

Les martinets volaient près du sol les soirs d’été,

 Les cloches sonnaient l’angélus,

 Les voisines sortaient leurs pliants,

 Et devant les maisons, dans le soleil couchant,

 On fabriquait des fleurs en papier crépon

pour décorer les voitures des mariés….

 

 

Ces années là…

 

On avait des walkmans et des mange-disques orange,

 On mangeait des Daninos en regardant Les Visiteurs du Mercredi,

 Quand on téléphonait aux copines, on tombait sur les parents,

 Et on n’avait pas le droit de se parler longtemps !

 

 

Ces années là…

 

On s’enfermait dans une cave pour danser,

 La brume montait de la rivière,

  Et dans les vapeurs de notre adolescence,

 On mélangeait l’amour et l’amitié,

  En abandonnant doucement la candeur de l’enfance.

 

 

Ces années là….

Sur la place de l’église ou dans les vieilles maisons,

 Assis sur des marches au cœur de la ville,

 Cachés dans la nuit, on parlait jusqu’à pas d’heure.

 La pluie glissait sur nos blousons en cuir,

  Et nos cheveux mouillés se mélangeaient.

 Seuls au monde au fond d’une voiture,

 Ou dans les bals sous les étoiles,

 

 En attendant que le soleil se lève,

 Sara avait la douceur d’un rêve….

  

Ces années là…

 

On fumait des Camels en jouant au flipper,

Les Rolling Stones dans le juke-box,

 Un café face à la Gare,

 Les motos dans la nuit électrique,

 

 On roulait en Panda jusqu’aux Sables d’Olonne.

 On écoutait Téléphone en rêvant de partir ailleurs,

 Mais pas à Clermont-Ferrand !

   

Ces années là…

 

On dansait tout l’été sur Billie Jean,

 Sur la piste, les carreaux changeaient de couleur,

 Et dans la nuit estivale,

 Penchés sur le pont en bois,

Avec un pull marine,

Garçon ou fille?

 On jetait dans l’eau noire de la rivière,

 Les éclats de notre jeunesse.

 

Ces années là…

 

On marchait sur une plage de Normandie avec Tears for Fears,

 On se racontait à l’AG ou à Auteuil,

 

 Dans les cinémas parisiens  

 Avec Sade en écho

Station  Étienne Marcel 

ou Rocky à St-G.

 

 On jouait les jeunes femmes libérées, 

 Et on réinventait l’amitié.

  

Ces années là…

 

  On s’enfuyait dans une Fuego pour oublier l’Essonne,

 On dormait sur la plage avant de rouler vers l’Espagne,

 

 Et on dansait sur la route, dans de grands éclats de rire.

  

Dans notre appartement,

 Le chat accroché aux poutres,

 

 On s’essayait au bonheur en cachant nos larmes.

 

  

Ces années là…

 

On découvrait 37,2° le matin en mangeant du chili,

 Et en frappant la téquila ,

 On refaisait le monde jusqu'à minuit 

  Dans les premiers restaurants chinois,

 on rêvait de voyages et de liberté. 

 

Les samedis soirs dans la traction,

 A la terrasse de l’Hôtel du Nord,

 En discothèque ou au fond d’un cinéma,

 On dansait, on discutait, on rêvait,

 Puis on finissait la nuit, 

 Sur une chanson tendre et brûlante de Gainsbourg, 

 Ou bien on faisait claquer des portières….

 

 

 

Et puis…..on prenait tous les matins le RER de 7h31 pour aller travailler,

 Et on descendait à Austerlitz car BFM n’existait pas !

 

Ces années là…

 

On n’imaginait pas qu’un jour,

on aurait la nostalgie des belles images du passé.

Le monde change et "avant" ne peut pas revenir,

 

Mais le meilleur moment, c'est toujours maintenant!

 

 

 

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